Faire l’expérience, mais pourquoi faire ?
Quels résultats attendons-nous ?
Pourquoi des épluchures de pommes de terre ?
Nous avons choisit d’utiliser les épluchures de pommes terre car c’est un déchet de cuisine fréquent. Leur rapport C/N est compris entre 10 et 25.
Pourquoi mettre de l’eau (mais pas trop !) ?
L’eau est nécessaire car les micro-organisme décomposeurs (bactéries, champignons..) vivent dans l’eau présente dans la terre donc si celle-ci est trop sèche il n’y aura pas d'activité de dégradation.
Seulement, pour que le processus puisse se faire correctement les micro-organismes ont aussi besoin d’oxygène. Alors si la terre est noyée le processus manquera d’apport en O2.
Pourquoi remuer la terre ?
Comme pour le trop plein d’eau, le fait que la terre se tasse trop, rend difficile l’apport d’oxygène au processus de décomposition. Si le processus est asphyxié il fera de la fermentation et produira une odeur désagréable.
Pourquoi le marc de café ?
On entend (et on lit) différentes choses sur le marc de café.
- Il serait bénéfique au compost car c’est une source azoté qui accélère la décomposition de la matière organique et dont les lombrics raffolent.
- Trop présent (+ de 20% du volume total) il serait un inhibiteur des champignons décomposeurs.
- En ayant un rapport C/N aux alentour de 24 il ralentirait le processus de décomposition dont l’optimum se situe entre 15 et 20 selon certains. Mais pour d’autres qui considèrent que le rapport optimal pour le processus de décomposition se situe entre 25 et 30 le marc de café serait au contraire favorable au processus de décomposition.
Bref on ne s’y retrouve plus !
En faisant le test avec nos trois récipients nous cherchons à savoir si il y a un effet de la présence de marc de café (moins de 20% du volume total de terre) et si oui quel est-il ?
Nos récipients “témoin” et “eau” nous servent en quelque sorte de témoins négatif et positif. En effet l’humidité étant clairement un facteur important dans le compost nous attendons une perte de masse de nos épluchures plus importante dans le récipient “eau” que dans le récipient “témoin”.
Nous aimerions donc comparer les résultats du récipient café avec ceux des 2 autres récipients.
Quelques infos sur le compostage
Le compostage, c'est une technique biologique de recyclage de la matière organique qui au terme de son évolution donne du humus (...) , qui joue un rôle dans la fertilité des sols.
Le processus se déroule en 2 grandes phases qui sont : la phase de dégradation et la phase de maturation.
Que se passe-t-il dans le compost ?
Durant la phase de dégradation on trouve la phase mésophile durant laquelle les principaux acteurs sont microorganismes (bactéries et champignons) qui dégradent les molécules simples et quelques molécules complexes. Leur activité fait monter la température du compost et c’est là que commence la phase thermophile. Durant cette étape, la température augmente fortement et permet une “hygiénisation” du compost en détruisant les germes pathogènes et les graines adventices.
Après ça, commence donc la phase de maturation avec le refroidissement du compost. Durant cette étape de nouveaux champignons vont coloniser le compost et dégrader la cellulose, l'hémicellulose et la lignine. La formation d’humus commence. Et enfin, c’est au tour de la phase finale de la maturation qui peut s'étaler sur plusieurs mois. On observe alors une augmentation de la biomasse microbienne et l'arrivée de lombrics. A la fin de cette phase on dispose d'un compost stabilisé, constitué d'humus.
Les 3 règles du compostage
- Mélanger les différentes catégories de déchets (verts et bruns)
- Aérer les matières (pour l’apport d’oxygène)
- Surveiller l’humidité (ni trop ni pas assez)
Rapport C/N, quésako ?
C’est en fait le rapport qu’il y a entre la quantité de carbone et celle d’azote qu’on ajoute au compost. Les différents déchets qu’on y met sont plus ou moins riches de ces 2 éléments.
Les déchets verts sont plutôt azotés (N) et les déchets bruns plutôt carbonés (C)
Plus le rapport C/N est faible, plus il y a d’azote et plus la décomposition est rapide. A contrario plus il est élevé, plus il y a de carbone et moins rapide est la décomposition. Pour un bon compost il faut un équilibre entre ces éléments. Mais si c’est difficile, dans ce cas il est préférable d’avoir un peu trop de carbone, une décomposition plus lente mais un compost pas trop tassé car sinon une fermentation et les mauvaises odeurs apparaîtront.
Généralement pour que la qualité finale du compost soit intéressante agronomiquement parlant, donc ayant une bonne valeur fertilisante, il est nécessaire que le C/N du mélange de matières soit environ entre 25 et 35 au départ du processus, pour finir entre 10 et 15 en fin de maturation.
Que font les micro-organismes ?
Les êtres vivants du sol (microfaune, bactéries, champignons, vers de terre…) sont responsables de la décomposition de la matière organique. On les nomme décomposeurs.
Les vers de terre de terre assurent une grande partie de la décomposition mais il y a aussi d’autres acteurs comme des petits insectes et des micro-organismes comme les bactéries et les champignons.
Ce sont surtout ces micro-organismes qui vont intervenir dans notre expérimentation car elle se fait dans des récipients et non pas en pleine terre donc nous avons moins de chance de faire intervenir insectes et vers de terre.
Dans le sol il y a un grand nombre de micro-organismes invisibles et pourtant on compte environ 1 à 4 milliards de bactéries et des dizaines de mètres de filaments de champignons (= hyphes) dans un mètre carré de sol.
Qu’est-ce que le humus ?
L’humus est comme un terreau très riche en matière organique obtenu dans la dernière phase du compost. On le dépose au pieds des plantes pour servir d’engrais naturel. Mais le humus n’est pas le terme ultime de la décomposition.
En effet, comme il est encore très riche en matière organique, de nombreux êtres vivants, comme par exemple les vers de terre, avalent cet humus en creusant des galeries dans le sol. Ils aèrent la terre et consomment alors une partie de la matière organique contenue dans l’humus pour fabriquer leur propre matière organique.
Peu à peu, l’humus s’appauvrit en matière organique et se transforme finalement en sels minéraux. Le rôle des lombrics est essentiel car ils permettent aux végétaux de se procurer les sels minéraux dont ils ont besoin pour fabriquer leur propre matière organique.